Rencontre annuelle 2023

Nous nous sommes retrouvés à Joannas le week-end du 24, 25 et 26 novembre 2023 pour la 6ème rencontre réseau sur le thème : Langage, images et poésie dans le Qi Gong.

Le groupe se composait de 14 personnes. Nous avons démarré par un temps ensemble pour organiser l’emploi du temps des différents ateliers.


Le vendredi après-midi, nous avons commencé avec un atelier spontané présenté par Pascale : Le grand étirement de Song Arun (I Jing Qi Gong : étirement de tout le corps https://www.youtube.com/watch?v=J3fevqiHYqg )
Elle nous a guidé en racontant l’histoire d’un arbre avec des petites et des très grandes branches nourries par la sève. Pascale s’est servie de différentes  images pour nous guider comme :
– Les oiseaux légers sur les branches
– Les branches se déploient à l ‘horizon sans déranger les oiseaux
– La sève qui circule dans chaque petite branche
– Plus la sève monte dans la petite branche, plus les racines se détendent .
– L’arbre se souvient de la petite graine
–  La petite graine qui oscille au vent
– La petite graine regarde le soleil
– Le dos de la petite graine prend le soleil
– La fougère se déploie
– La petite branche qui touche le ciel
Nous avons expérimenté l’effet de cet étirement imagé et sommes rentrés dans la pratique du Tai Ji Qi Gong enrichis de ces sensations.

Nicolas a continué par « l ‘ouverture des méridiens curieux » :  Il nous a placé sur la terre dans la vastitude et nous a invité à ressentir les flux d’énergie de l’univers puis nous a guidé sur les méridiens et la respiration.

Nous avons ensuite échangé sur les 2 ateliers

En fin d’après-midi, Anne-Christine nous a fait découvrir la magie des sons avec les images : une douche sonore extraordinaire où nous avons visualisé la lune et laissé venir le son qui nous venait de l’intérieur. Nous avons poursuivi avec le soleil, la forêt, le ciel et la terre, en allant dans les entrailles de celle-ci et en finissant par la balade sur la terre. Un petit temps de silence s’intercalait entre chaque élément.
Nous avons échangé sur les sensations vécues lors de cette douche sonore. Nous nous sommes surpris par nos propres sons, leur rythme, les mélodies et les harmoniques créés.

Samedi matin :

Marie, Béatrice, Nicolas, Luc et Anne Christine ont présenté « Le voyage de l’homme entre Terre et Ciel.

La naissance de l’Homme
Lecture par Anne-Christine :  (lire le texte suivant pendant que nous sommes au sol en boule)
Cet hymne émane d’un champ unifié
Inondé d’harmoniques versatiles
Chao où l’eau s’élève,
Où le feu ruissèle.

Pause de la lecture pendant que l’on se redresse comme un germe qui pousse puis reprise de la lecture avec le texte suivant :
Transformant un Ciel expirant les principes.
L’écho du vent devient arpèges.
Rythmes que le bois recèle,
Formes que le métal cisèle,
Que l’eau imprègne.

Pause de la lecture pendant que l’on se sépare les uns des autres et que l’on se met en place. Puis reprise de la lecture avec le texte suivant :
Immanence d’une terre inspirant les saveurs.
Invitation des autres à nous rejoindre en posture, paumes ciel devant Dantian Inf.
Quand tout le monde est en place, lire le texte suivant :

Par quel Mystère,
Adossés à la montagne,
Les dix mille êtres étaient là ! Droits, ancrés, unifiés.

(De leur immobilité résonnait
La dynamique interne qui les habitait) x2

Passage de la lecture à LUC :  
Cette dynamique crée le mouvement « Prendre appui au ciel »
2 ou 3 x le mouvement en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence

Mains reflétant le ciel, ombragées de soleil,
Invitant les Souffles,
En leurs majestueux Palais des Labeurs …

Branches en arcs, poitrines sans feu
Dialogue sans voix, étirant des lianes de Soi…
Torrent Harmonisateur, irrigué d’énergie lumière…

Dans cette vie médiane,
De vaisseaux en assauts,
Dans un échange de flux et reflux,
Résonne un lien unissant.

La Porte de Vie des Dix Mille Êtres au Ciel,
La Porte de Vie des Dix Mille Êtres à la Terre…

Les foyers s’harmonisant à leurs fonctions, du trouble au clair
Les champs à leurs cinabres, du ciel à la terre,
A travers les sillons de leurs Suprêmes Vallées,
Les Dix Mille Êtres ressentaient l’Harmonie des Souffles,
Jusqu’aux moindres feuillés,
De leurs enveloppes feuillues, Et au-delà

WuJi
S’éveiller à la grande nature avec le mouvement « La fleur d’or emplit le champ » :
1 ou 2 x le mouvement en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence
S’ouvrant les portes :
D’horizons et destins
Sensations et perceptions.
Dans l’univers, les univers,
Nos dix mille Êtres éprouvaient profondément, La traction céleste, l’attraction terrestre…

De Tout l’Invisible,
De Tout l’Inaudible,
De Tout l’Indescriptible,
De Tout ce que l’on ne peut nommer sans le déformer…

…Le mouvement en étant, mélodieusement, une harmonie de la Voie…
WuJi
Passage de la lecture à NICOLAS :  
La rencontre de l’Homme avec ses semblables avec le mouvement de « Donner et recevoir »
Laisser le temps de la mise en place par 2.
3 ou 4 x le mouvement en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence
Dans l’unité de notre dualité, l’échange est équilibré.
À la rondeur de la vague répond la puissance du courant,
Dans son rythme et sa fluidité,
L’un ne serait exister sans l’autre.
Quand dans la plus grande harmonie,
donner et recevoir ne font plus qu’un,
Alors peut naitre le 3.

WuJi
La marche dans la grande nature avec le mouvement « les 2 Sommets du mont Wu Dang 2
2 fois de chaque côté, le mouvement en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence
Dans cette ascension vers le ciel,
Le chemin se déroule comme un tapis de lumière,
L’énergie vivante entraine mon vaisseau d’avant en arrière.
Dans le grand flux et reflux de cette mer de Qi,
Elle trace une voie faite de droites et de courbes
Et passe d’Est en Ouest dans une spirale qui me traverse.
Entre tangage et roulis tout mon être se laisse entraîner,
Dans la danse des deux sommets du mont Wudang.

WuJi
L’exploration des éléments avec le mouvement « Le dragon rouge plonge dans la mer »
1 fois de chaque côté, le mouvement en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence
1 x Côté gauche :
Je repose sur le ferme appui de mon champ de cinabre.
Le pas de l’arc ouvre le chemin de ce lumineux voyage.
J’avance dans les eaux profondes aux reflets émeraude,
Le dragon rouge se déploie à l’horizon.
Il se présente à la porte du ciel,
Le chemin s’ouvre et le dragon plonge,
Traverse le feu lumière du monde médian
Et rejoint les eaux de la mer du Qi.

1 x Côté droit :
Le Tai Ji Tu entre les mains,
Je poursuis ma quête dans une nouvelle direction.
Dans l’équilibre Yin-Yang de ce grand déploiement,
Je m’ouvre à la terre et au ciel.
Le dragon rouge se nourrit des éléments.
Quand l’heure du retour a sonné,
Il entame de nouveau son grand plongeon
Et ramène ses trésors dans son antre.

WuJi
Passage de la lecture à BÉATRICE :  
S’éveiller à l’Univers encore plus vaste avec le mouvement « Cueillir et transformer les étoiles »
1 fois de chaque côté, le mouvement avec les explications puis 1 x à gauche : 
Nos pieds ressentent la Terre. 
Nos racines s ‘éveillent en profondeur 
Caressant la terre, la porte de la destinée s ‘ouvre 
Le cœur est rejoint.
Se déployer dans la vastitude de l ‘Univers,
Les doigts cueillent les étoiles une à une
Et les libèrent, le regard enjoué.
Pratique en silence puis sur la lecture du texte pour finir en silence
Terre et Ciel se fondent 
Se rejoignent dans l ‘espace du cœur 
Se déploie dans l’immensité infinie
Cueillir et transformer les étoiles 
Le centre reçoit cette alchimie 
La voie Lactée apparaît 
La Conscience se révèle

WuJi
Passage de la lecture à MARIE :  
Recueil du principe universel
avec le mouvement de la « fermeture du Yang Sheng Ba Shi »
Laisser faire la première partie du mouvement en silence puis lire le texte sur la deuxième 
Après ce merveilleux voyage entre ciel et terre,
L’Homme s’ouvre au grand Tout et se déploie dans l’univers.
Recueil du principe vital universel dans l’écrin de mes mains.
Descente et intégration lumineuse au champ de cinabre supérieur,
Éclosion du lotus de conscience.
Il vient s’enraciner profondément dans le calme et la sérénité́ du centre médian.
Fusion de conscience et d’amour,
Le lotus doré se diffuse dans l’espace.

La troisième fois, ne lire que lorsque le lotus se referme et descend au Dantian inférieur au lieu d’ouvrir les bras :
Dans ce crépuscule plein de promesses,
Le lotus verse son nectar et rejoint le centre.

Échanges et retours sur comment l’image, le langage et la poésie peuvent être utilisés comme support pédagogique dans l’enseignement :

Pascale nous partage son évolution du travail sur le grand étirement de Son Arun qu’elle a expérimenté avec ses élèves sans les images dans un premier temps. Elle a vu une grande différence en utilisant les images et les sensations pour les amener à ce grand déploiement.
Dominique « on utilise les images calées sur l’objectif des gestes. On commence par des phrases pour finir que par des mots simples. Le fait que la phrase choisie soit une image permet de passer par la sensation. Ensuite vient le descriptif technique pour finir sur la pratique. En enseignant dans cet ordre, la sensation va rester. Si la technique est première, la sensation aura du mal à s’imprégner car la technique aura été l’empreinte première.
Béatrice a l’impression que d’employer trop de verbe alourdi l’enseignement. Elle cherche des phrases courtes et adjectifs qui seraient reliés à la sensation.
Marie au contraire, pense que le verbe est essentiel car il exprime l’action demandée.  L’utilisation de phrase simple (sujet, verbe, complément) permet de donner les bonnes intentions de la pratique en image de façon claire.
Peggy parle de la sensation sans les images.
Marie s’aperçoit que ses élèves qui arrivent en cours d’année à qui elle donne que les noms des mouvements, les images et les sensations rentrent mieux dans leur pratique que celles et ceux qui ont eu plus de descriptions.
Nicolas montre le geste fluide que ses élèves regardent une 1ère fois et après seulement leur propose de le faire ensemble.
Charlotte exprime que montrer une 1ère fois ouvre un espace et donne la place à l’imaginaire avant de déployer un geste. Le Qi Gong permet de se connecter à la fois à l’espace interne et celui qui nous entoure.
Luc trouve que « le balancé des bras crée un espace »
Florence « Nous, occidentaux avons besoin d’explications. Les images me guident beaucoup mais elles viennent de l’extérieur. Il faut un temps pour se l’approprier. L’apprentissage seul est long»
Nouvelle question: l’image ne rentre t’elle pas en conflit avec notre propre pratique? Notre apprentissage?
Dominique « Les Chinois vivent dans l’énergie dès leur naissance et comprennent la pratique dans le corps et l’esprit. Ils sont centrés, savent lire les mouvements. En occident, on doit apprendre tout ça. Les chinois respirent en respiration inversée de par leur culture. Pour eux, la marche est un équilibre avec leur Dantian inférieur, pour les occidentaux c’est un déséquilibre ». Les explications activent le mental mais aident à comprendre plus vite.
Philippe fait remarqué que le mouvement sur l’axe Terre-Ciel du relâché et de la poussée des pieds «c’est tout nouveau pour les élèves et ces images-là sont précieuses sinon ils sont tellement dans la présence musculaire. Une action induit des sensations. (Exemple : sensation qu’on va contacter le ciel, monter les bras par un fil attaché au poignet alors l’on peut relâcher le muscle. La simple observation est inspirante par le visuel. »
Dominique « avec l’image du fil, on a plus besoin de dire que c’est léger ». « Sans explications, cela peut durer 20 ans à comprendre. La progression est beaucoup plus rapide avec des explications. Il est interessant de favoriser les images ou les sensations.
Donner les moyens aux élèves au niveau où ils sont ; garder le plaisir dans la pratique. Il faut trouver l’équilibre entre trop ou pas assez d’informations. Une solution est d’attendre les questions pour les explications plus techniques. Surtout ne pas corriger les élèves pour chercher le mouvement parfait! »
Martine, nous raconte un stage avec un maître verrier, pour apprendre à fabriquer en soufflage à la canne, un canard en 4 à 5 mouvements . Le manque d’explication dans les différentes étapes lui a rendu la tâche difficile alors qu’une autre personne lui a permis de réussir avec des indications choisies. D’où l’importance pour elle, d’avoir ou de donner selon le cas des indications adaptées.

Nous avons cherché ensemble des images poétiques:
Pour les pieds :
– l’empreinte du pieds dans le sable mouillé (image donnée dans une rencontre réseau par Marie-Anne)
– les pieds s ‘enfoncent
– les racines s’installent
marcher sur la mousse de la forêt, l’humus
marcher sur une fine couche de sable chaud ou laisser la Terre vous accueillir
«si on se concentre sur le pied, on a l’image de l’axe »
Pour le bassin :
– le bassin, bassine
– un lac qui brille au soleil
– comme un bateau sur un lac étal

Discussion sur la communication du réseau :
Une discussion a démarré sur le manque de visibilité des différents sous-groupes du réseau. Beaucoup pensait qu’aucune activité n’avait lieu.
Le groupe « réseau de l’école du Qi » initial a été créé afin que les personnes puissent échanger, y poster des informations en rapport avec le Qi Gong (textes, livres, stages, …) ou pour poser des questions de pédagogie ou de pratique ou même de proposer la création d’un nouveau groupe.
Il existe aussi la communication par mail gérée par Domie et Zeff qui est plus générale et formelle. Elle s’adresse à tous les membres du réseau. De fait, elle est beaucoup moins dynamique.
Le choix de ces 2 moyens de communication a été fait car ils regroupaient un maximum de personnes.
Beaucoup de groupes de pratiques et de discussions existent: : Tai Ji Qi Gong, Réseau de l’école du Qi, Méditation réseau, Wu Dang 2, Yang Sheng Ba Shi et un groupe de réflexion sur les réflexes archaïques.
Martine propose d’utiliser l’option « Communauté de réseau » sur WhatsApp pour que tous les adhérents puissent voir et rejoindre s’ils veulent tous les sous-groupes existants ou à venir. Cela a été fait et a permis à plusieurs personnes de s’ajouter aux groupes désirés. N’hésitez pas à joindre Marie par mail: marie.leseigneur@gmail.com ou par téléphone au 06.28.04.46.83 si vous voulez participer.

Samedi Après-Midi:

Pascale nous a proposé un atelier d’écriture qui par sa progression nous met en lien avec la pratique du Qi Gong:
1er exercice : Avec une note de musique, se laisser écrire en incluant la note de musique dans un maximum de mots.
2ème exercice : Choisir une couleur mais ne pas la nommer et écrire un texte poétique pour faire deviner la couleur aux autres.
3ème exercice : Piocher dans un panier 3 grands papiers (des phrases ou noms) et 3 petits papiers (des verbes). Ensuite écrire une phrase commençant par :
Dans mon corps Taoiste….+le 1er verbe pioché +continuer avec les autres verbes et phrases de mots piochés et compléter par tout ce qui nous venait pour décrire notre corps taoïste
. Dont voici quelques exemples :
Voici les quelques écrits de l’atelier d’écriture proposé par Pascale :
– Dans mon corps taoïste rien ne bondit. C’est plutôt une voie transparente qui, à force de se déployer, finit par former un étang du vent. J’inspire et la voix transparente se creuse tout en douceur. Elle se transforme. J’expire et elle se déverse en torrents impétueux. Brouhaha de pensées simiesques surplombant un silence des profondeurs souriantes, je trace mon chemin jour après jour dans les méandres d’un jeu grandeur nature. Joue ! Joue ! Reviens vers la fin avant de repartir du début ! Où est l’inverse peut-être ? Tomber sous le joug de mon labeur, c’est bien là ma peine, alors autant batifoler dans les légers abîmes de ma folie rocambolesque. Appuyé par mes mentors de farce, je reviens sur cette ignominie qui a tous nous a fait dire un jour : « Mais pourquoi farcir la dinde d’autant de bonbons secs ? ». Tranquillement assis sur la falaise du Tao factuel, je bois le thé de la trahison en me remémorant ce prélat immortel qui jadis me vola ma pomme d’Adam. Courir tout nu dans les herbes hautes, voici l’inversion taoïste qui apaise mon Cœur de toutes ces pitreries.
– Dans mon corps taoïste, peu à peu l’égo diminue, la vallée de l’esprit se vide mais se raffine ; le blanc caché de la tristesse cesse de me tirer vers les abîmes ; un éclat de lumière ouvre enfin mes yeux à la réalité.
-Dans mon corps taoïste, je me déploie si grand, si vaste … tout semblable au suprême abîme.
D’autres fois cependant je m’y sens si petit, si étroit, que je me cogne à moi-même.
Que ne puis je dans ce moment-là, stimuler la colonne céleste et ouvrir la porte de la vie, afin de pouvoir visiter le vaste univers, cueillir les étoiles, attraper les galaxies et me déployer à nouveau dans la vastitude.
Mais ce n’est pas toujours possible car il faut pour cela que la porte du cœur aussi soit ouverte.
Les verbes tirés au sort: déployer, stimuler, visiter
Les mots tirés au sort: abîme suprême, colonne céleste, porte de la vie
– Dans mon corps taoïste, s ‘installe la vie, ça se balance entre l’action et la non action, entre mouvements et Wu Ji.
Depuis la fontaine du yin de l ‘énergie de la lune à la tortue avale l’énergie yang , je voyage à travers les nœuds suspendus à la gorge en regardant a gauche et à droite, soulevé par le marécage du vent et des émotions. Heureusement la Terre, généreuse, transforme tout et je l ‘honore. Merci la vie
Les verbes tirés au sort: installer, balancer , soulever
Les mots tirés au sort: la fontaine de yin, nœuds suspendus, marécage du vent

Après l’atelier d’écriture, nous avons pratiqué les grandes spirales guidées spontanément par Philippe, suivi de l’ouverture des grands méridiens par Nicolas

Nous avons terminé l’après-midi par une assise en silence avec le gong donnée par Peggy. Le silence fait partie intégrante du langage et nous en avons bien ressenti l’envie pour cette fin d’après-midi. Nicolas nous a exprimé que « le silence est une présence qui génère de l’énergie de façon infinie »

Après le repas, Marie a animé un atelier sur les Bercements et auto-bercement issus de la technique d’Intégration Motrice Primordiale & réflexes archaïques.
D’abord par 2, une personne allongée sur le dos, jambes fléchies, la ou le partenaire par une impulsion de pousser / relâcher soit au niveau du tibia ou au-dessus du genou déclenche une onde qui se propage le long de la colonne jusqu’à la tête, en passant par les bras. Chacune et chacun ayant un rythme, une fréquence et une intensité qui lui convient afin que le bercement soit relaxant et très plaisant. Puis de cette sensation ressentie dans le travail à 2 , nous avons fait un auto-bercement en regardant une projection vidéo au plafond d’une fontaine à Moustier Ste Marie qui coule, accompagné du bruit de l’eau. Cette eau dont notre corps est composé et qui par ces bercements était mis en mouvement pour venir débloquer les tensions les plus profondes et reprogrammer nos réflexes archaïques non intégrer si besoin. De quoi se préparer à bien dormir!

Dimanche matin :

Une expérimentation autour du Wu Dang 2 proposée par Peggy :
Le propos est de pratiquer le 1er mouvement «la fleur d ‘or emplit le champs», ressentir et laisser émerger les sensations, les images et de mettre en mots ce qui apparaît.
Voici le langage, images et sensation autour de ce 1er mouvement :
– creuser la Terre
– les fleurs d ‘Or poussent
– espace infini, galaxies, embrasser l ‘Univers
– déploiement, les blés ondulent. Les coquelicots
– offrir et récolter
– requérir
– la vastitude de l’Univers nourrit la profondeur du centre
– le soleil d’Or éclatant dans un ciel sans nuage
– éclaire ma lumière interne
– je fais le tour de mon jardin
– nourrir le fond de ma pièce, nourrir les ancêtres
– engranger, faire des provisions
– quelque-chose d ‘enveloppant sans frontière et s’ouvre
– caresses les contours
– je m’expands et je récolte
– je me pose sur terre avec une sensation douce
– un voyage ascendant vers le cœur, cheminement de Ming men au cœur
– les fleurs d ‘Or remplissent la vallée
– dans le ciel se dessinent des cercles Bleus, blancs, quelque chose de mystérieux avec un noyau
– la tige de la fleur qui s’ouvre, le pétale d’onagre
– le ciel se fond vers la terre
Martine nous lit dans le chapitre 26 de Tchoung Tseu: Les circonstances extérieures et l’action : la raison de la nasse est dans le poisson et pour prendre le poisson…. il faut oublier le poisson … Martine a donc remplacé par «la raison des images est pour atteindre les sensations. Pour atteindre les sensations, il faut oublier les images»
La discussion s’est poursuivie sur la notion d’esprit conscient et d’esprit originel, Peggy venait de partager avec Zef la notion de Shen : « c’est bien au-delà de la conscience , s’ouvrir à ce qui nous dépasse ». 
Dominique parle de l’esprit conscient avec l’ensemble des données mentales, les pensées, les émotions et les sentiments. L’esprit originel est bien haut delà: c’est la conscience, la présence, la Lumière.
Peggy « Porter notre attention sur les temps de transformation. C’est dans ces moments-là où on se met à la disposition de quelque chose qui nous dépasse qui était là avant nous et fait partie intégrante de nous-même. Se laisser inspirer, informer, intuiter, émaner. « L’esprit conscient est l’invité de l’esprit originel » (Zef).
Béatrice propose la lecture du texte de Dominique dans le traité de Qi Gong de Gérard Edde. Dominique nous le lit « L’origine de la rencontre » :  
A la question selon votre expérience, l’utilisation de la conscience (Shen) dans la pratique du QI Gong apporte-t-elle une valeur ajoutée ?
L’origine de la rencontre.
Shen , conscience lumineuse du ciel,
Origine de la rencontre,
Manifestation du Ciel- Terre, Source des 10 000 êtres, Tu es l’esprit de la vie.
Shen, présence lumineuse du Ciel en l’homme,
Tu loges au Coeur Et tu éclaires la totalité de l’être.
Tu invites à toutes les transformations Et tu composes la symphonie de la vie.
Conscience lumineuse et claire
Force qui anime le sensible Et engendre toutes choses.
Esprit organisateur des souffles,
Tu es la matrice spirituelle de l’Univers.
Tu t’exprimes dans la clarté du regard, Et dans la lumière de la peau.
Tu nous extrais de nous -même et agrandis notre espace,
Tu ouvres la conscience et permets la distance
Tu nous éveilles à la beauté de la vie.
Shen, conscience globale, vaste et sereine, Attention ouverte, bienveillante et claire, Présence lumineuse et non séparée,
Tu te manifestes dans le silence du coeur, Et dans la clarté de l’esprit.
Ta porte d’accès est l’ouverture du Coeur.
Ta présence, la non séparation, L’union avec tout ce qui est, Le retour à l’origine,
La vacuité.
Dominique nous rappelle que les images sont importantes dans la pratique pour les débutants mais sont un piège. Il faut lâcher les images, lâcher les sensations pour accéder à la Pratique, au ciel antérieur et l’état de vide originel. La dernière chose qui reste est l’intention. Retournement de la lumière est retourner à ce que nous étions avant (le ciel antérieur). C’est l’alchimie interne. Arrêter d’être dans l’action.
Martine « Si l’on a l’intention juste, l’image prend cette intention et elle est juste»
La puissance de l’image est quand elle colle à une intention pour guider le mouvement.
Béatrice a lu le texte d’Arlette qui n’a pas pu venir à la rencontre mais a participé avec ce petit poème:
Ah! Ne pas être isolé!
Ne pas être exclu par le moindre cloisonnement,
de la loi des étoiles!

La vie intérieure qu’ est -ce ?
si ce n’est le ciel dense
où se précipitent des oiseaux
et où les rafales du vent nous ramènent chez nous.
Rainer Maria Rilke

Marie a annoncé les différents stages de l’année à venir ouverts à toutes et tous ainsi que ceux réservés aux avancés se déroulant à l’école du Qi. Vous pouvez les retrouver sur le site de l’école : https://www.ecoleduqi.com/stages-qi-gong/

Puis nous avons voté pour le thème de la rencontre de l’année prochaine :
«Renforcer le Qi et la vitalité ».  Elle se déroulera le vendredi 29, samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre.
Si vous le désirez, vous trouverez dans le menu du site du réseau des enseignants, à la page rencontre annuelle tous les thèmes possibles.

L’ après-midi, pour clôturer cette rencontre, nous avons revu les intentions des mouvements du Wu Dang 2 et pratiqués tous ensemble cette forme guidés par Peggy.